Titre totalement provisoire :
La politique culturelle est morte, vive la politique culturelle.
Champ : Spectacle vivant
Volonté :
Il y a une part militante dans ma démarche qu'il serait vain de dissimuler, je pense pourtant que le militantisme n'est pas une tare s'il est accompagné d'une solide réflexion. D'autant que le militantisme qui m'anime est plutôt tourné vers une volonté d'informer, de faire remonter au grand jour des réalités essentielles à la construction de notre société. (un rêve de société?)
J'aimerais que cette étude puisse apporter une réflexion poussée sur le secteur du spectacle vivant afin de participer à la réflexion des pouvoirs publics dans sur les politiques culturelles mais également qu'elle puisse être créatrice d'outils pratiques pour les acteurs culturels et porteuse d'une pédagogie pour le grand public.
Je réfléchis en effet à la façon de partager cette réflexion au fur et à mesure, par des échéances régulières (site internet ? montage documentaire ? participation ou organisation de débats ? Formes à étudier) qui permettront de toujours confronter la recherche au terrain dans un aller retour enrichissant les deux aspects.
Constat :
Il y a une ignorance, tant des pouvoirs publics que du public (et même plus justement du non public), des pratiques réelles dans le secteur culturel et notamment du spectacle vivant. Nos dirigeants actuels font le constat d'un échec de la démocratisation culturelle (rappel déf) tandis que sur le terrain, pas à pas, dans un travail de longue haleine et sur la durée, des acteurs culturels la vivent au jour le jour, avec leurs publics.
Peut-être y a-t-il une fin du modèle de démocratisation culturelle tel qu'on le définissait dans les années 90(?) mais peut-on réellement se baser sur un constat aussi bref que rapide pour justifier tout abandon d'une politique culturelle?
A développer et argumenter :
Même si les tentatives de dispositifs de financements, de cadrage juridique et économique sont élaborés sur des éléments fondés du secteur et parfois avec une réelle écoute des besoins (surtout au niveau local), il reste que les institutions méconnaissent bien souvent une part importante du milieu du spectacle vivant, celle des très petites structures.
Tout comme on caractérise les TPE ou micro-entreprises, les compagnies, associations culturelles, lieux de diffusion qui constituent ces « TPS » constituent pourtant le vivier créatif, mais également social et économique du secteur. Ce sont notamment les premiers employeurs du secteur (cf. rapport de branche, dépenses en masses salariales équivalentes voire largement supérieures à des lieux tels que des scènes nationales !!!).
Ce sont des laboratoires d'innovations diverses, sur tous les plans, qui alimentent la réflexion sur le secteur, le font se renouveler et tout simplement vivre.
Points que j'aimerais aborder :
Les très petites structures (certainement une majorité de compagnies prises en modèle), les électrons (libres?) de la culture. Notion de dépendance, d'indépendance, d'interdépendance de l'art et des artistes face aux pouvoirs publics, aux financeurs, au public, à la société, aux réalités contemporaines.
Une avant-garde toujours en mouvement : des projets innovants, des expériences sociales, économiques. Cf. les projets participatifs (lien avec mémoire de maîtrise) qui associent la population au processus de création et de décision, les expériences de mutualisation d'emploi, de locaux, de projets.
Les différents statuts juridiques : association loi 1901 à plus de 80%. Revalorisation de ce statut dans ce qu’il a de démarche citoyenne (conseil d’administration, adhérents, …).
Le terrain :
Sur le principe de la recherche action, je souhaite construire cette étude de façon participative (appliquons d'abord à nous mêmes nos principes !). Je pars de l'idée que les acteurs culturels sont les premiers experts de leur secteur. Je compte m'appuyer sur le réseau des structures adhérentes au Synavi (Ile-de-France) et leur structuration interne qui a déjà permis de créer des groupes de travail autour de thématiques telles que les relations avec les institutions ou encore la mutualisation.
Ces groupes tentent de répondre de façon pragmatique et pratique aux questionnements actuels, tout en essayant de contribuer à une réflexion plus générale. Mon rôle serait d'alimenter cette réflexion en apportant des éléments nouveaux d'études sur le terrain et de recherche théorique, tout en dégageant des principes plus généraux des expériences menées de mutualisation.
J'envisage d'étendre mon terrain à d'autres régions de France du réseau Synavi (Rhône-Alpes, Haute-Normandie et Poitou-Charentes ont une réflexion poussée également dans tous ces champs) sans m'interdire d'étudier d'autres modèles, hors champs des adhérents, voire même hors champs du secteur culturel suivant les occasions se présentant (développement durable, économie solidaire, etc.)
Tout comme je souhaite pouvoir mettre en miroir des expériences qui se passent en dehors du territoire français (Europe, international notamment Afrique).
Ces « débordements » seront, je pense, inhérents au travail d'études sur les structures du Synavi, les projets portés étant souvent transdisciplinaires et transfrontaliers et m'amèneront « naturellement » à rencontrer d'autres expériences.