L'étude de ce sujet repose sur l'hypothèse que les très petites structures culturelles, dans le milieu du spectacle vivant notamment, tendent de plus en plus à penser leurs actions artistiques et leur développement en s'inspirant, consciemment ou inconsciemment, d'expériences vécues dans d'autres champs que le leur. En parallèle, la crise observée du politique en général a suscité la recherche de nouvelles voies au travers de notions telles que la démocratie participative et le développement durable, tout en en soulignant les limites. Dans ce contexte, peut-on, aujourd'hui, parler de culture participative et de proximité en Europe ? Quels peuvent en être la définition et les enjeux ?
Les très petites structures culturelles relèvent en majorité du secteur associatif et commencent à revendiquer une appartenance au tiers secteur (ne relevant ni de l'Etat ni du marché seuls). Force est de constater qu'à ce jour elles appartiennent à des champs encore mal définis. Ce manque de lisibilité peut être une des raisons pour lesquelles ces très petites structures se heurtent à des difficultés conséquentes provoquées par des politiques ignorantes des besoins du terrain. Comment du niveau micro où elles évoluent (souvent associé à un dynamisme et à une liberté d'action) peuvent-elles participer à la construction de nouveaux cadres politiques, culturels, sociaux et économiques, pour apporter des réponses alternatives aux problématiques existantes et en faire bénéficier ainsi la société civile dans son entier ? Peuvent-elles avoir une influence dans le paysage politique et culturel ?
Cette recherche se propose de développer une méthodologie d'analyse sociopolitique de ces organisations et des projets novateurs dont elles peuvent être porteuses. Plus qu'un recensement d'expériences singulières, il s'agit ici de repérer les similitudes dans les modalités des démarches entreprises et d'en questionner leur diversité et leurs limites face aux pratiques, concepts et représentations d'une culture aux multiples facettes.